Bonjour et bienvenue sur ce dixième article du « Journal d’une agoraphobe ».
Un blog pour vous anxieux, accompagnants d’anxieux et mesdames messieurs les psychologues ou psychologues en devenir. Je témoigne pour vous de mon expérience d’ancienne agoraphobe. En témoignant, j’espère vous faire bénéficier de l’expérience de quelqu’un qui a essuyé un certain nombre de plâtres… genre les relations avec le corps médical, avec le corps paramédical... Je ne prétends pas du tout soigner… ce n’est ni ma formation ni mon métier… j’espère juste que mon humble expérience apporte d’une part quelques pistes pour un certain nombre d’entre vous et qu’elle contribue à une certaine libération de la parole sur un sujet qui stigmatise bien trop de personnes.
Lors du neuvième article, nous avons vu que ma psy aurait aimé que je prenne un traitement antidépresseurs. En tant que psychologue, elle n’est pas habilitée à effectuer une ordonnance d’anti-dépresseurs, c’est donc vers mon généraliste que je me suis tournée. Ce dernier n’a tenu compte ni de mon état d’anxiété généralisé, ni de la recommandation de ma psy. N’étant pas convaincu par les anti-dépresseurs, il a préféré me faire une ordonnance de trois mois de Stresam… Ma psy s’est sentie un peu démunie face à ce refus… et moi un peu démunie face à ma psy… Conclusion il me semblait vraiment n’avoir en ma possession aucune stratégie pour me sortir de ce trouble anxieux généralisé qui me pourrissait la vie…
Je ne voyais aucune issue quand une copine d’une copine d’une copine de ma mère a parlé d’une praticienne en PNL.
Je n’avais jamais entendu parler de PNL… aujourd’hui je demanderais à Chat gpt… mais à l’époque il n’existait pas… j’ai donc demandé à Google de m’informer sur la PNL. Non, la PNL, ce n’est pas le dernier tube d’un groupe de rap, même si ça aurait pu. Là, on est dans un tout autre registre : Programmation Neuro-Linguistique… Pour le petit jeu de mot : tout un programme, vous allez voir !
Je suppose qu’on vous a au moins fait dix fois le coup de l’analogie entre cerveau et ordinateur… et bien c’est partie pour la onzième fois ! Dans ce cadre, la PNL, c’est un peu comme l’ensemble des logiciels que vous utilisez pour communiquer avec vous-même et les autres. La programmation neuro-linguistique vous permet de reprogrammer ces logiciels si, par exemple, certains bugs vous empêchent d’avancer dans la vie : genre avoir une grosse bouffée d’angoisse si vous devez aller jeter une poubelle ou prendre un bus (moi, c’est ce qui m’est arrivé, je témoigne de cela dans l’article suivant : https://www.lejournalduneagoraphobe.fr/post/ma-première-vraie-attaque-de-panique)
Je vais essayer de résumer les concepts de base de la PNL :
En un, la Programmation : c’est toutes les habitudes, les croyances, les comportements qu’on a engrangés au fil du temps. Vous savez, ce petit programme qui vous fait toujours stresser quand vous parlez en public ou cette tendance à manger un paquet entier de chips devant Netflix ? Ça, c’est la programmation d’un certain nombre d’entre nous.
En deux Neuro : parce que tout passe par votre cerveau (logique), vos neurones sont là, à bosser à fond. Ils enregistrent tout ce qui se passe autour de vous, comme une sorte de caméraman invisible.
En trois, la linguistique : et là, on parle du langage. Mais pas que les mots que vous utilisez pour parler aux autres. Il s’agit aussi du langage que vous utilisez pour vous parler à vous-même (et on sait tous que ça peut être un dialogue un peu… contre productif parfois genre je n’ai pas les capacités, je ne suis pas capable…).
Un praticien PNL, travaille donc sur ces schémas mentaux, et nous aide à reprogrammer tout ça si nécessaire. Il pose des questions importantes que souvent nous ne nous sommes pas posés et nous amène à visualiser certaines situations différemment. En gros, c’est un peu comme du hacking cérébral.
Un exemple qui parlera à beaucoup j’en suis certaine… la phobie des araignées. Avec la PNL, on nous fait changer de «représentation ». On nous dit : "Hé, vous êtes sûr de vouloir continuer de voir cette bestiole comme un monstre ?" Pourquoi ne pas la voir en version un insecte tout à fait inoffensif ? Bon, bien évidement il faut savoir raison garder… si vous êtes en pleine cambrousse australienne là où les araignée peuvent être dangereuses… fuyez… mais si vous êtes dans le métro parisien… changer sa représentation … passer du monstre à l’insecte inoffensif ça a du sens…
Google était donc en train de m’expliquer que la PNL, c’est un ensemble d’outils actionnables et pratiques pour mieux se comprendre et surtout, pour changer des représentations qui nous desservent plus qu’autre chose. Google m’explique également que ces outils ont fait leur preuve …
Il me manquait un plan d’action, une méthode… en lisant les différentes descriptions de la PNL dans Google, je me suis dit voilà mon plan d’action !
Ma mère a pris les coordonnées de cette praticienne dont avait entendue parler une amie d’une amie d’une amie… et moi j’ai pris un rendez-vous.
Elle est disponible assez rapidement… Elle effectue ses séances dans une des chambres de son domicile… on se rend rapidement compte que c’est une ancienne chambre d’adolescent. Madame PNL est accueillante sympa et très démonstrative… théâtrale même… elle me laisse 5 mn pour m’expliquer sur les raisons qui m’ont motivées à la consulter… et là… elle commence tout un monologue d’une demi heure sur comment elle pense que ça s’est passé lorsque j’étais dans le ventre de ma mère… les trente minutes les plus longues de ma vie… pour deux raisons… ce qu’elle était en train de dire n’avait aucun sens pour moi… et plus elle parlait et plus je voyais s’éloigner ce plan d’action, cette méthode que j’attendais tant.
Elle me donne un rendez vous pour la semaine d’après… je dis à ma mère que je ne souhaitais pas y retourner… ma mère me répond par une expression du genre « il faut suivre le mentor jusqu’au pas de la porte »… j’y retourne donc la semaine suivante. Même topo… je parle même pas 5 mn avant qu’elle me dise qu’elle était très fière de moi, que grâce à la séance de la semaine passée elle pouvait sentir que j’avais fait de gros progrès, bien évidement ce n’était pas le cas… puis elle repart sur sa perception de ce que j’ai vécu lorsque j’étais dans le ventre de ma mère… elle me donne un troisième rendez-vous pour la semaine suivante… je n’y ai jamais remis les pieds !
Entendons nous, je ne remets en aucun cas en cause la PNL… j’ai bien compris que c’était une boite à outils actionnables et efficaces. Je remets en cause la relation que j’ai eu avec cette praticienne… je ne me suis pas du tout sentie écoutée, ni comprise… Sa personnalité théâtrale m’a bloquée, j’ai eu l’impression que je devais la laisser parler et qu’il n’y avait aucun espace pour que je m’exprime… finalement elle m’embrouillait plus qu’autre chose.
En tant que patient si vous ne vous sentez pas à l’aise avec un praticien n’hésitez pas à en parler. Parlez en autour de vous afin d’avoir l’avis de proches qui vous connaissent, pourquoi ne pas essayer d’en parler de manière constructive avec le praticien, il est fort à parier qu’il est en mesure de comprendre… je dis bien de manière constructive… il ne s’agit pas de lui dire je vous trouve trop théâtrale ou nulle… mais plutôt lui expliquer par exemple… j’ai l’impression que dans votre cabinet je n’ai pas d’espace de parole… Si sa réaction n’est pas adaptée ou si vraiment votre psychologue ou votre praticien ne vous convient pas IL FAUT CHANGER !!!! Cela ne sert à rien de s’embourber dans une situation qui ne vous convient pas et en plus ça peut couter très cher !!!
Voilà, nous avons fait un petit tour de ce qu’est la PNL. Encore une fois je n’ai pas rédigé cet article pour dénigrer la PNL, la PNL a fait ses preuves. Je relate cette mauvaise expérience même pas pour critiquer cette praticienne, je fais cet article pour faire comprendre que nous sommes tous acteurs de notre guérison. C’est dans la relation que nous avons avec notre psy ou tout autre praticien que l’alliance thérapeutique se joue. Si vous avez le moindre doute sur cette alliance thérapeutique n’attendez pas et réagissez immédiatement… en en discutant autour de vous, en discutant avec votre praticien… et si vraiment cela ne va pas ne culpabilisez surtout pas, c’est votre guérison qui est en jeu, il est donc tout à fait légitime que vous souhaitiez changer de praticien… et dans ce cas là n’attendez pas et passez à l’action !!!
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