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Dernière mise à jour : 4 août


Bonjour je suis ravie de vous retrouver pour ce septième article du « Journal d’une agoraphobe »


Un blog et un podcast pour vous anxieux, accompagnants d’anxieux et mesdames messieurs les psychologues ou psychologues en devenir. Je témoigne pour vous de mon expérience d’ancienne agoraphobe. En témoignant, j’espère vous faire bénéficier de l’expérience de quelqu’un qui a essuyé un certain nombre de plâtres… genre les relations avec le corps médical, avec le corps paramédical... Je ne prétends pas du tout  soigner… ce n’est ni ma formation ni mon métier…  j’espère juste que mon humble expérience apporte d’une part quelques pistes pour un certain nombre d’entre vous et qu’elle contribue à une certaine libération de la parole sur un sujet qui stigmatise bien trop de personnes.


Le dernier article, qui date un peu maintenant… était spécial puisque dédié au PODCASTHON, et que dans ce cadre j’ai présenté pour certains et représenté pour d’autres une association à but non lucratif « Ateliers et papotages ». Une association qui propose un lieu ressource afin d’échanger avec des personnes qui vivent ou qui ont vécu un burn-out. Une association qui permet à ces personnes d’être accompagnées de manière régulière dans un cadre non conventionnel  ET OÙ ON PREND LE TEMPS. Je remets bien évidement les liens du site internet de l’association dans les notes de l’épisode et également un lien vers l’épisode dédié à cette association.


Avant l’épisode sur le Podcasthon, nous en étions restés au fait qu’en quelques mois à peine, à l’aide d’exercices provenant de thérapies cognitives et comportementales, je reprenais de nouveau le bus dans le but de me rendre sur mon lieu de travail. Je ne faisais pas grand chose d’autre, je n’allais pas faire les courses, je ne sortais pas le week-end… j’allais juste à mon bureau de manière autonome. C’était très encourageant soit, mais je ne sais pas pourquoi j’ai estimé que cela était suffisant… j’ai donc décidé d’arrêter mes séances chez la psy…


Quand j’y repense ça me parait assez dingue… sachant très que je ne suis pas capable de sortir de chez moi mis à part pour aller travailler je me risque tout de même à arrêter mes séances pour lesquelles je dois avouer je n’avait pas une grande motivation… Je comprends assez peu ce manque de motivation d’ailleurs… j’étais face à une personne intelligente, très sympa, qui m’a quand même en quelques mois permis de reprendre le bus alors que je vous rappelle que j’étais incapable de de récupérer ne serait-ce que mon courrier ou d’aller jeter une poubelle à quelques mètres de mon domicile… pour une raison tout à fait irrationnelle j’avais l’impression de perdre mon temps… manque de rationalité, manque de lucidité… ce qui devait arriver arriva...


Je me lève un matin, je prends tranquillement mon café et puis machinalement je me dirige vers la salle de bain afin de prendre ma douche… je n’avais pas passé la porte de la salle de bain que je me prenais une douche froide mais sans eau… il n’y a personne à la maison, tout le monde est déjà parti, il ne reste que moi… et  je prends soudain conscience que la simple idée de me doucher sans présence humaine dans mon propre appartement m’angoisse… je commence à me faire tout un tas de sénarii dans ma tête plus irrationnels les un que les autres… du genre « et s’il m’arrive quelque chose sous la douche et que personne n’est là pour me secourir » … seuls les anxieuses et anxieux peuvent me comprendre sur ce coup là…


Manifester de l’anxiété à l’idée de sortir non accompagnée de la maison peut paraître un peu loufoque mais c’est un concept auquel j’ai fini par m’habituer. Ne plus être capable de prendre une douche sans qu’une personne soit présente à l’appartement… quand je repense aux différentes étapes qui m’ont menées à arrêter de conduire, c’est également un concept auquel je serais capable de m’habituer… Mais cette fois que comprends qu’il ne faut surtout pas !


Donc retour chez la psy qui pose le terme de régression sur cette histoire de douche, tout en m’indiquant que le phénomène est courant.


Ma psy a posé le terme de régression… moi je pose le terme d’ignorance… En effet totalement ignorante de ces phénomènes mentaux, je ne me rendais même pas compte finalement que je ne sortais pas de chez moi mis à part pour aller travailler… ça peut paraître surréaliste, mais je vous promets… je ne m’en rendais vraiment pas compte… je ne me rendais pas compte non plus de mon état d’anxiété générale… et une autre chose un peu plus vicieuse dont je ne me rendais absolument pas compte et qui aujourd’hui me mettrait la puce à l’oreille si une personne de mon entourage était touchée : mes tocs… je vérifiez 10 fois que j’avais bien débranché une prise… je vérifiais dix que j’avais bien arrêté l’eau… je vérifiais dix fois que j’avais bien fermé la porte… Je reprenais le bus soit… mais tout cela n’avais pas disparu…


Une fois de plus mes croyances relatives à la psychologies sont déstabilisées. Une phase de régression était pour moi jusqu’à ce jour un phénomène réservé à la psychologie infantile… voire très infantile. Il faut croire que non, mais l’évidence est là, comme les enfants j’ai besoin de reculer pour mieux sauter. Ma psy m’a dans un premier temps aidé à résoudre ce qui était urgent… me rendre mon autonomie pour quelque chose de primordiale et qui me faisait vivre : mon travail. Mais il ne fallait surtout pas que je m’arrête là… C’est inconsciemment et progressivement que j’ai construit cette agoraphobie… ça va être toujours progressivement mais consciemment cette fois, qu’à l’aide de spécialistes de la santé mentale, je vais déconstruire cette agoraphobie.


Le message important est que si vous ou l’un de vos proche est agoraphobe, c’est que vous ou lui avait mis un certain temps à construire de manière inconsciente cette maladie… il faudra donc un peu de temps pour en guérir… il est donc important d’aller jusqu’au bout du processus de soin, du processus de guérison… et ne surtout pas faire comme moi, arrêter le suivi thérapeutique dès les premiers progrès !


Voilà pour ce septième épisode. Le truc à retenir, c’est que si toi ou quelqu’un que tu connais est agoraphobe, ça ne s’est pas installé du jour au lendemain. C’est un truc qui s’est construit petit à petit, souvent sans qu’on s’en rende compte. Donc, pour s’en débarrasser, il faut aussi un peu de temps. C’est super important de suivre tout le parcours de soins jusqu’au bout, de vraiment aller au bout du processus de guérison. Et surtout, ne faites pas comme moi, ne lâchez pas votre thérapie dès que vous voyez les premiers signes de progrès !


Le prochain épisode sera un peu particulier… Les podcasteurs aiment bien se lancer des défis… Mon défi pour mon prochain épisode est de créer un épisode ayant pour titre un nom de cocktail… en arrivant à lier ça avec le thème de son podcast… Je ne sais absolument pas comment je vais faire ça mais j’ai une semaine pour trouver la solution ! Ne ratez pas ça !


Une dernière chose avant de vous souhaiter une bonne fin de journée : si vous pensez que ce podcast peut être utile à vous ou à l’un de vos proches, merci de noter cet épisode et de le partager. Vous pouvez également me laisser un commentaire, je serais ravie de vous lire !

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