Guérison et rechute : l’autre réalité de l’agoraphobie
- Le journal
- il y a 5 jours
- 4 min de lecture
Bonjour et bienvenue sur ce 76ème article du « Journal d’une agoraphobe ».

Bonjour et bienvenue dans ce nouvel article du "Journal d'une agoraphobe" !
Dans ce blog, je partage mon parcours d'ancienne agoraphobe. Je ne suis ni médecin ni thérapeute, mais j'espère que mon humble expérience pourra offrir quelques pistes à certains d'entre vous et contribuer à libérer la parole sur un sujet qui stigmatise encore trop de personnes…
Reprise du parcours après l'été
Après ces deux mois d'été durant lesquels je vous ai présenté chaque semaine un livre important dans mon parcours de guérison, reprenons ensemble le fil de cette histoire.
Pour rappel, j'avais effectué deux séances d'hypnose dont j'avais retenu un message crucial : "Quelle que soit la situation, je suis capable de m'en sortir." Cette phrase était devenue à la fois un élan et une béquille. Un élan, car elle me donnait la force mentale d'affronter des situations que je n'aurais pas pu envisager quelques mois auparavant. Une béquille aussi, car lors des montées d'angoisse, je me la répétais jusqu'à me sentir mieux et prête à faire face.
Parallèlement, un psychiatre m'avait prescrit de la sertraline, un antidépresseur couramment utilisé dans des cas comme le mien.
Le déménagement et ses imprévus
C'est donc armée d'une "arme mentale" (la phrase de l’hypnothérapeuthe) et d'une "arme chimique" (la sertraline) que je me suis préparée à affronter mon déménagement.
Mais tout ne s'est pas passé comme prévu… En juin de cette année-là, il a plu littéralement tous les jours, provoquant un retard de chantier d'un mois et demi. Je devais absolument libérer mon appartement vendu, mais ma nouvelle maison n'était pas prête…
Ma fameuse phrase a encore une fois prouvé son utilité : j'avais fait le plus gros du chemin, je n'allais pas m'arrêter là ! Heureusement, mes parents habitaient près de chez nous. Nous avons mis nos affaires dans un garde-meuble et avons vécu chez eux pendant un mois et demi. Retourner chez ses parents même temporairement, quelle expérience !
Une période de calme trompeur
À part ce contretemps qui n'a finalement généré aucune angoisse, je n'ai aucun souvenir d'angoisse ou d'attaque de panique durant cette période.
Mais pour être honnête, je n'avais pas vraiment de raison d'en faire ! Pourquoi ? Je n'étais jamais seule. Il y avait toujours un de mes parents pour m'emmener au travail ou venir me chercher. Que des objets contraphobiques et aucune raison de sortir de ma zone de confort. (Pour ceux qui découvrent ce blog, voici un article qui explique en détail ce qu'est un objet contraphobique : Un objet contraphobique c’est quoi ?).
J'étais sous traitement, entourée de personnes qui s'étaient spontanément proposées de gérer mes trajets maison-travail. Je n'avais aucune question à me poser, aucune crise d'angoisse à l'horizon. Pour moi, tout allait parfaitement bien !
L'installation dans la nouvelle maison
Le jour J du déménagement est finalement arrivé. Là aussi, pas de problème : nous avons pris possession des lieux sans encombre… dans la joie et la bonne humeur ! Cette maison était vraiment géniale et agréable à vivre. J'avais vraiment l'impression que tout allait bien.
Mes parents ont continué à jouer les chauffeurs pour ma fille : ils l'emmenaient et la récupéraient au lycée. Du coup, je faisais partie du lot, partant avec eux le matin et rentrant le soir. Cela a duré plusieurs mois.
Le réveil brutal
Un samedi après-midi, je n'avais plus de cigarettes. Le tabac était à dix minutes à pied de chez moi. Je me suis aperçue que je retardais le moment d'y aller... je retardais... je retardais... et je retardais encore. Finalement, j'ai demandé à ma fille d'y aller à ma place.
Et là, la révélation…
En ayant été "assistée" durant ces derniers mois, je ne m'étais rendu compte de rien. Je n'avais absolument pas remarqué que je venais de remettre en place un système me permettant d'éviter de sortir seule, de prendre le bus seule. Tout cela s'était fait de manière totalement inconsciente, et c'est seulement remonté à ma conscience le jour où, une fois de plus, j'ai refusé de sortir seule et envoyé ma fille faire une course à ma place.
Pendant plusieurs mois, aucun signe d'alarme : pas d'angoisse, pas de crise de panique, rien. Mais je n'avais pas non plus remarqué que j'étais en train de remettre en place exactement le système qui m'avait conduite à l'agoraphobie en premier lieu.
Conclusion
Cette expérience m'a appris que la guérison de l'agoraphobie n'est pas linéaire et que les rechutes peuvent être très insidieuses, se glissant dans notre quotidien sans qu'on s'en rende compte.
Si mon histoire vous parle, si vous vous êtes reconnus - même un tout petit peu - dites-le-moi. Laissez un commentaire, une évaluation, abonnez-vous... ça m'aide énormément et ça donne vie à ce blog.
Ce blog, c'est aussi le vôtre. Vos retours, vos messages, vos histoires me nourrissent et me donnent envie de continuer à partager avec vous.
À très vite pour la suite du Journal d'une agoraphobe !
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