Quand mes TOCs prennent le pouvoir…

Bonjour et bienvenue dans ce 45ᵉ article du journal d’une agoraphobe !

On continue ensemble ce challenge un peu fou, le défi JANVOIX : un article par jour tout au long du mois de janvier. Et aujourd’hui, la consigne est la suivante :"Partage une opportunité ou une gratitude marquante pour l’année écoulée."

Alors, pour être honnête, ma gratitude du jour remonte à un peu plus loin qu’une année.

Elle s’inscrit dans mon parcours de guérison – et vous savez combien la chronologie est importante pour moi. C’est en feuilletant mon journal que je suis retombée sur ce moment marquant. Ça m’a rappelé une vidéo YouTube… dont je n’ai plus la source (et ça me frustre un peu, je dois l’avouer). Mais cette vidéo parlait d’un concept qui a changé ma perception : la pensée magique.

Ce terme, je ne l’avais jamais entendu avant, et pourtant, c’était comme si quelqu’un mettait des mots sur ce que je ressentais profondément. À l’époque, ça a été une vraie révélation.

Alors, c’est quoi la pensée magique ? Eh bien, pour moi, c’était cette certitude que me punir, m’empêcher de vivre pleinement, me protégerait d’un malheur potentiel. Par exemple, je pensais que si je renonçais à certaines choses, je protégeais ma fille.

Complètement irrationnel, mais cette idée s’est ancrée en moi comme une sorte de TOC. Vous savez, un peu comme quelqu’un qui doit se laver les mains dix fois pour se rassurer.

Moi, c’était ça : si je m’empêche de vivre, je ne prends rien à ma fille.

Quand ma fille m’a dit un jour que j’étais "mon propre bourreau", elle avait tellement raison. J’ai créé cette dynamique toute seule… mais je dois bien avouer que j’ai peur de la déconstruire. Et oui, même si c’est absurde, ces croyances-là ont quelque chose de rassurant, presque mystique.

Pourtant, dans la vie de tous les jours, je suis plutôt rationnelle. Mais je suis aussi une experte en pensée magique. Un autre exemple ? Ma mutuelle. Je l’ai prise quand j’étais enceinte de ma fille, et depuis, je la paie une fortune alors qu’elle est totalement obsolète.

Je pourrais en changer facilement, mais j’ai cette idée fixe que si je la change, je vais tomber gravement malade. Mon côté rationnel sait que c’est ridicule, que ces deux choses n’ont aucun lien. Mais le lien que j’ai moi-même créé est, pour moi, plus puissant que la réalité. Et ça me tétanise.

Ce concept de pensée magique, c’est une belle leçon d’humilité. Ça m’a fait réaliser que, même en me considérant comme quelqu’un de "rationnel" ou "élaboré", je suis loin d’être à l’abri des croyances irrationnelles.

Et puis, en observant les autres, ça m’a permis de relativiser. Par exemple, j’ai des voisins qui se disputent pour des histoires absurdes, à un point où l’un a carrément uriné dans la remorque de l’autre. Je me dis alors : je suis une dingue, mais une dingue qui reste dans ses clous. Je ne hurle pas, je ne cogne personne, je ne crée pas de drame… Mais au fond, c’est la même chose : eux expriment leurs croyances à leur manière, et moi, je m’accroche aux miennes d’une autre façon.

Au final, chacun ses pensées magiques, chacun ses croyances irrationnelles. Certaines personnes pensent qu’imposer le respect passe par la violence. Moi, je pense que changer de mutuelle va me rendre malade. Qui est vraiment rationnel, dans tout ça ?

Je suis tellement reconnaissante envers cette vidéo, parce qu’elle m’a rendue plus tolérante. Tolérante envers les autres, en comprenant qu’on agit tous selon nos propres croyances. Et quand on est tolérant avec les autres on le devient avec soi-même et ça, ça change la donne !

C’est tout pour aujourd’hui. Si cet article vous a parlé, si vous vous êtes reconnu·e, ou si vous avez juste envie de me soutenir, n’hésitez pas à vous abonner, à laisser une petite note ou un commentaire. Et surtout, partagez-le autour de vous : vos retours me donnent l’énergie pour continuer ce défi un peu fou.

Merci de tout cœur de m’avoir lu. Prenez soin de vous, et je vous donne rendez-vous demain pour un nouvel épisode du Journal d’une agoraphobe !