Sortir de l’agoraphobie : mode d’emploi ?

Bonjour, et bienvenue dans ce 40 ème article du « journal d’une agoraphobe ».

On continue notre défi JANVOIX : un article par jour pendant tout le mois de janvier.

Aujourd’hui, la consigne est toujours aussi sympa : parler d’un moment étrange mais transformateur. Alors, accrochez-vous, parce que celui-là est un peu… particulier.

Imaginez : comme expliqué dans l’article 38 (Sortir de sa zone de confort, début de la guérison ?), je ne suis même pas capable d’aller acheter une tablette de chocolat au supermarché à 5 minutes de chez moi, mais… je décide de construire une maison. Pas une maison en ville, non, une maison bien excentrée, avec le premier commerce à 10 minutes en voiture. Vous trouvez ça étrange ? Moi aussi.

À l’époque, c’était complètement irrationnel. Je ne savais pas comment j’allais guérir, je n’avais même pas une piste. Mais voilà, l’appartement était vendu, le projet lancé. Pas de retour en arrière possible. Et vous savez quoi ? C’est peut-être ça qui m’a poussée à bouger. Ce moment où je n’avais plus le choix.

À ce moment-là, je lisais beaucoup sur l’angoisse, sur les comportements d’évitement, sur les origines de tout ça. Ce que j’apprenais, c’était passionnant, mais frustrant. Parce que, oui, les spécialistes expliquent tout très bien, mais personne ne vous donne vraiment une méthode. Pas de plan d’action détaillé, pas de mode d’emploi.

Et là, je me suis retrouvée face à une évidence : personne ne viendrait me prendre par la main pour m’aider à m’en sortir. Il fallait que je trouve mon chemin. Mais honnêtement, ça me semblait mission impossible parce que j’avais besoin d’être "drivée".

C’est drôle d’ailleurs, que ce soit le mot "driver" qui me vienne de suite à l’esprit…. Vous savez que je n’ai pas touché un volant depuis des années ? Eh bien, dans ma vie aussi, j’ai souvent eu besoin d’un "chauffeur". Quelqu’un pour guider mes choix. Parce qu’en réalité, je n’ai jamais vraiment pris ma vie en main je me suis davantage laissée porter par manque de confiance en moi.

En y repensant, c’est peut-être ça qui m’a mené là. À force de me laisser porter par les événements, j’ai fini par passer à côté de plein de choses sans m’en rendre compte. Et cette frustration, cette impression de ne pas vivre pleinement, je crois que ça a nourri mes angoisses.

Le plus étrange, c’est que c’est au moment où j’ai pris conscience que je voulais vivre autrement que j’ai commencé à faire mes premières crises d’angoisse. Comme si mon corps disait "Non, pas question". C’est là que je me suis enfermée toute seule dans une camisole invisible… camisolée, un mot qui n’existe pas mais qui résume parfaitement la situation.

Pourquoi ? Je pense que c’est la peur de passer à l’acte. Parce qu’au fond, j’avais cette conviction bizarre que je ne méritais pas la vie à laquelle j’aspirais. Et à force de croire qu’on ne mérite rien, on finit par se punir soi-même.

L’exemple flagrant c’est ma thérapie cognitive et comportementale. Je réussissais mes exercices sans problème. Aller jeter les poubelles, faire une petite course, pas de souci… tant que c’était présenté comme un exercice. Mais dès qu’il s’agissait de vraie vie, là, je bloquais.

Mais avec cette maison, je m’étais mise dans une situation où il n’y avait plus d’échappatoire. Je devais bouger. J’avais créé une contrainte énorme sans même m’en rendre compte.

Et vous savez quoi ? Ça a marché. Ce projet de maison a été un tournant. C’était mon coup de pied au derrière, ma manière inconsciente de provoquer le changement. Spoiler alert : la transformation a eu lieu. Ce déménagement, c’était un pari fou, mais c’était exactement ce dont j’avais besoin.

Alors, est-ce que vous aussi, vous avez connu des moments étranges mais transformateurs ? Des moments où tout semblait insurmontable mais qui, avec le recul, ont changé votre vie ? Partagez vos expériences, j’adorerais les lire !

En attendant, si cet article vous a plu, pensez à vous abonner, à laisser une note ou un commentaire, et surtout à le partager autour de vous. Vos retours sont ce qui me motive à continuer ce défi un peu fou.

Merci pour votre lecture, et on se retrouve demain pour la suite de JANVOIX !