Agoraphobie : mes 10 premières étapes vers la guérison
- Le journal
- 17 août
- 6 min de lecture
Bonjour et bienvenue sur ce 65 ème article du « Journal d’une agoraphobe ».

Un blog pour vous anxieux, accompagnants d’anxieux et mesdames messieurs les psychologues ou psychologues en devenir. Je témoigne pour vous de mon expérience d’ancienne agoraphobe. En témoignant, j’espère vous faire bénéficier de l’expérience de quelqu’un qui a essuyé un certain nombre de plâtres… genre les relations avec le corps médical, avec le corps paramédical... Je ne prétends pas du tout soigner… ce n’est ni ma formation ni mon métier… j’espère juste que mon humble expérience apporte d’une part quelques pistes pour un certain nombre d’entre vous et qu’elle contribue à une certaine libération de la parole sur un sujet qui stigmatise bien trop de personnes.
L'été est là, et avec lui l'envie de faire une pause pour regarder le chemin parcouru. Avant de vous proposer tout au long de cette saison estivale une sélection de lectures qui ont marqué mon parcours de guérison, j'aimerais partager avec vous un bilan personnel de ces années de reconstruction.
Un retour aux sources de mon agoraphobie, pour mieux comprendre comment j'en suis arrivée là où je suis aujourd'hui.
Le point de départ : cette première attaque de panique qui change tout
Tout a commencé par cette première attaque de panique, celle qui bouleverse une vie en quelques minutes. Je ne comprenais absolument rien à ce qui m'arrivait. Mon corps s'emballait, mon cœur battait la chamade, j'avais l'impression de faire une crise cardiaque ou un AVC.
Direction les urgences, où l'accueil n'était pas des plus aidants pour une personne en pleine détresse psychologique. Aucune explication sur ce qui venait de se passer, mais une ordonnance de Lexomil : un demi-comprimé matin, midi et soir durant quinze jours.
Le déclic : C'est en cherchant sur Google ce qu'était le Lexomil que j'ai compris que le problème n'était pas physique, mais plutôt psychologique.
La quête de réponses dans le vide informatif
Il y a dix ans, chercher des témoignages en français sur les attaques de panique relevait de la mission impossible. Je n'en trouvais aucun. Seules quelques vidéos d'une Américaine expliquaient le phénomène. Mon anglais étant ce qu'il était, je n'étais pas certaine d'avoir saisi la moitié de ses propos, mais j'avais compris l'essentiel : il fallait que je prenne rendez-vous avec un psy.
L'attente qui devient piège : naissance de l'agoraphobie
Nous étions au mois d'août. Trois semaines ont été nécessaires pour obtenir un rendez-vous. Ces trois semaines d'attente ont été cruciales, mais pas dans le bon sens.
Terrorisée à l'idée de refaire une attaque de panique en public cette fois, je me suis isolée à la maison. Ces trois semaines ont été le véritable tremplin de mon agoraphobie !
C'est fou comme une peur peut grandir dans le silence et l'isolement...
Premier espoir : la découverte des TCC
Premier rendez-vous chez la psychologue. Soulagement immense : elle comprenait immédiatement de quoi je souffrais. C'était manifestement assez courant, bien que personnellement, je n'en aie jamais entendu parler auparavant.
Elle m'a proposé des exercices d'exposition faisant partie des thérapies cognitives et comportementales (TCC) : me confronter progressivement aux situations qui m'angoissaient pour apprivoiser cette angoisse.
Résultat : Ces exercices ont fonctionné très bien dans un premier temps. Très rapidement, j'ai réussi à ressortir de chez moi.
La rechute : quand on croit être "guérie"
Mais cette liberté retrouvée n'a pas duré longtemps. Me sentant à nouveau "normale" (oui, je sais, le terme est discutable), j'ai pris la décision d'arrêter la thérapie.
Erreur monumentale !
Quelques semaines plus tard : nouvelle attaque de panique et état d'anxiété beaucoup plus marqué qu'avant. Cette fois, même chez moi, je ne me sentais plus en sécurité.
Pour vous donner un exemple concret de ce que représentait cette perte de liberté : il m'était impossible de prendre ma douche sans qu'il y ait quelqu'un dans l'appartement ! Pouvez-vous imaginer un tel niveau de dépendance ?
Le problème de communication dans le système de soins
Retour chez la psychologue. Elle m'a expliqué que les rechutes étaient fréquentes et qu'il ne fallait pas que je m'inquiète. Cependant, elle estimait que mon niveau d'anxiété était très élevé et me proposait d'aller consulter un médecin pour un traitement qui permettrait de stabiliser et réduire cet état.
Et là... petit désarroi.
Mon médecin de famille m'a refusé le traitement, m'expliquant que c'était "juste un petit coup de mou". A-t-il contacté ma psychologue pour essayer de comprendre ? Bien sûr que non !
Et ma psy, quand elle a semblé étonnée de ce refus, a-t-elle essayé de contacter mon médecin ? Pas davantage !
Constat amer : Ce manque de communication entre les différentes membres du corps médical est récurrent, et ce sont les patients qui en pâtissent.
La découverte d'un outil gratuit et efficace : la cohérence cardiaque
Face à mon haut niveau d'anxiété, ma psychologue m'a donné un outil gratuit, simple d'utilisation et super efficace pour réguler l'anxiété : la cohérence cardiaque !
Si vous ne connaissez pas cette technique, je vous la conseille vivement ! C'est accessible, scientifiquement prouvé, et ça fonctionne vraiment.
L'aventure du développement personnel
Une heure de thérapie par semaine ne suffisait pas. Je me suis donc lancée dans le développement personnel !
Bien évidemment, cela n'excluait pas la thérapie, mais cela m'a appris énormément : à me connaître d'abord, puis des choses passionnantes sur la nature humaine en général.
Je suis passée par différentes approches. Aucune isolément ne m'a guérie, mais chacune a été une pièce du puzzle qui me manquait :
Méditations guidées et affirmations positives pour prendre confiance en moi
Pratique de l'autodiscipline pour le passage à l'action qui me manquait - je procrastinais énormément
Le défi du déménagement : sortir de sa zone de confort par nécessité
Entre-temps, j'ai pris une décision qui allait tout changer : déménager et faire construire une maison dans un endroit qui allait me contraindre à sortir de ma zone de confort.
Fini la possibilité d'aller au travail à pied, le bus serait de rigueur tous les jours !
Face à cette échéance qui approchait à grands pas, il fallait que je mette en place une stratégie pour accélérer ma guérison.
Ma stratégie en deux axes complémentaires
J'ai travaillé sur deux plans complémentaires en parallèle :
1. Trouver les sources de l'anxiété
Un gros travail avec mon nouveau psychologue pour remonter aux racines du problème.
2. Exercices pour être dans le moment présent
Cohérence cardiaque
Méditation de pleine conscience pour apaiser l'angoisse
Tout cela m'aidait beaucoup, mais dans le temps imparti avant mon déménagement, ce n'était pas suffisant.
Quand la communication fonctionne entre les membres du corps médical et les membre du corps paramédical : l'efficacité retrouvée
Mon psychologue m'a proposé de prendre rendez-vous avec un psychiatre pour un traitement médicamenteux. Et là, tout a changé !
C'est lui qui a obtenu le rendez-vous et qui a expliqué mon cas au psychiatre. Je peux vous dire que quand deux professionnels de santé communiquent, le résultat est très efficace ! Dommage qu'ils ne communiquent pas plus souvent...
Me voilà donc sous sertraline, un antidépresseur.
Rencontre avec l’hypnothérapie
En parallèle, suite à mes recherches sur l'inconscient et le subconscient dans le cadre du développement personnel, j'ai décidé de consulter un hypnothérapeute.
Le timing parfait : C'est après deux séances d'hypnothérapie et sous traitement de sertraline que s'est déroulé mon déménagement.
Plus le choix : quand il faut y aller, il faut y aller !
Mes apprentissages de ce parcours
L'isolement nourrit la peur - Ces trois semaines d'attente ont créé plus de problèmes que l'attaque de panique elle-même
Ne jamais arrêter une thérapie sans en parler - La rechute peut être plus forte que le trouble initial
La communication entre soignants est cruciale - Quand elle fonctionne, les résultats sont exponentiels
Une approche multimodale est souvent nécessaire - Thérapie + développement personnel + médication + techniques alternatives
Parfois, il faut se créer des obligations pour avancer - Le déménagement m'a forcée à progresser
Pour cet été : partager mes découvertes
En attendant la suite de mon histoire, durant cet été, je vais partager avec vous différentes lectures qui ont été d'un grand soutien durant mon parcours de guérison.
Ces livres m'ont accompagnée au bord de ma piscine, à l'ombre de mon pin parasol mental. J'espère qu'ils vous accompagneront dans vos propres moments de détente et de réflexion.
Je vous souhaite un bel été et d'excellentes lectures ! N'hésitez pas à m'envoyer des messages durant cette période estivale, ça me ferait très plaisir de vous lire.
À très bientôt pour découvrir ensemble ces livres qui ont marqué mon chemin vers la guérison !
Si cet article vous a plu et vous pensez qu'il pourrait aider quelqu'un dans votre entourage, n'hésitez pas à le partager. Ensemble, continuons à libérer la parole sur ces sujets qui nous concernent tous.
Pour aller plus loin : Retrouvez tous mes épisodes dans le podcast "Journal d'une agoraphobe", disponible sur toutes les plateformes d'écoute.






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