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Et si cette émotion essayait de me dire quelque chose ?

  • Le journal
  • 30 juil.
  • 4 min de lecture

Bonjour et bienvenue sur ce 60 ème article du « Journal d’une agoraphobe ».

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Dans mon précédent article, j'évoquais ce fameux fossé entre comprendre et appliquer - ce grand écart entre "je sais ce qu'il faut faire" et "j'arrive à le faire vraiment". Aujourd'hui, j'aimerais partager avec vous une prise de conscience qui a marqué un tournant dans mon parcours de guérison.


Quand comprendre ne suffit pas


On entend souvent dire que "quand on comprend, on accepte". Pourtant, l'expérience nous montre que ce n'est pas toujours vrai. Parfois, nous comprenons parfaitement la situation, mais cela ne change rien à ce que nous ressentons. Nous restons bloqués, car comprendre ne suffit pas toujours à enclencher le mouvement vers le changement.


Mon premier plan d'action avait été un véritable fiasco : j'avais voulu tout révolutionner d'un coup - alimentation, sport, cigarette... Mon cerveau, lui, avait gentiment décliné l'invitation. Et il avait eu raison.


Cette expérience m'a enseigné une leçon fondamentale : il vaut mieux un petit pas que l'on tient dans le temps qu'un grand saut qui nous essouffle dès le départ. L'idée n'est pas de courir le marathon dès le premier jour, mais de marcher, un pas après l'autre, lentement mais sûrement.


Une phrase révélatrice


En relisant mon journal, une phrase m'a particulièrement marquée. J'écrivais au sujet de ces messages négatifs ancrés dans mon cerveau - "tu n'es pas capable", "tu ne mérites pas" - et j'avais noté : "ces messages sont ancrés mais moi je n'ai pas l'impression d'être ancrée".


Cette observation, apparemment anodine, s'est révélée cruciale pour comprendre mon état d'alors.


L'exercice qui a tout changé


Quelque temps auparavant, j'avais effectué un exercice trouvé dans le livre de Laurent Gounelle "L'homme qui voulait être heureux" : écrire sur papier la personne que j'aimerais être. C'est à ce moment-là que j'ai repensé à une carte postale achetée quelques années plus tôt.


Cette carte représentait, sur fond rouge, une femme élégamment dessinée en train de méditer. En faisant l'exercice, ma première pensée avait été : "j'aurais aimé être elle".


Pourquoi cette carte m'avait-elle tant interpellée à l'époque ? Pourquoi ressurgissait-elle lors de cet exercice ? Je ne l'avais pas choisie par hasard. Sans pouvoir le formuler clairement alors, je sentais déjà que la sérénité me manquait, que quelque chose en moi n'était pas à sa place.


Cette femme sur fond rouge respirait l'ancrage, dégageait une aura de calme, quelque chose de presque mystique. Et moi ? J'étais tout l'opposé de cela.


La quête de l'identité perdue


C'est à ce moment-là que j'ai compris : je devais m'ancrer. Mais pour cela, il me fallait d'abord apprendre à me connaître. Le problème ? Je ne me connaissais pas du tout.

À la question "qui suis-je ?", je n'avais pas de réponse, ou plutôt, je ne voulais pas l'avoir.


J'étais devenue incapable de me décrire autrement que par mon anxiété. Celle-ci était devenue toute mon identité, la seule chose qui me définissait à mes yeux.


L'approche de Christophe André


C'est alors qu'une phrase de Christophe André, tirée de "Méditer jour après jour", m'est revenue en mémoire :

"Accueillir une émotion, l'observer. Accepter de ressentir. Dans quel état me met cette émotion ? Quelle pensée induit-elle ? Vers quoi me dirige-t-elle ? Ainsi, on n'est pas dans l'émotion, mais dans l'expérience de l'émotion. Accueillir pour moins subir."

Ce fut une révélation. Si je voulais me connaître, je devais apprendre à observer mes émotions, à les comprendre, à les écouter au lieu de les fuir.


La méditation de pleine conscience comme outil


J'ai alors décidé de renforcer et d'orienter ma pratique de la méditation de pleine conscience. Un véritable game changer, bien que cette pratique ne soit ni facile ni difficile - elle demande simplement de la patience et de la régularité.


Ma méthode était simple : quand une émotion surgissait, ou quand je repensais à une émotion mal digérée de la journée, je m'arrêtais. Je m'asseyais. Et je la regardais en face.

Pas pour me faire du mal, pas pour l'analyser avec une loupe, encore moins pour la juger. Simplement pour l'accueillir.


Je me demandais : pourquoi est-elle là ? Qu'est-ce qu'elle me dit ? Qu'est-ce qu'elle me pousse à faire ?


Le pouvoir de l'acceptation


Cette simple pratique change tout. Au lieu de refouler l'émotion, nous la vivons pleinement. Et quand nous vivons une émotion, même difficile, nous la digérons, nous lui permettons d'exister... puis de partir naturellement.


C'est en apprenant à analyser mes émotions de cette manière que j'ai commencé à me découvrir vraiment. Terminé les émotions accumulées sous le tapis !


Nous avons souvent peur d'affronter nos émotions, alors nous les étouffons. Mais elles reviennent sous des formes différentes, elles persistent tant que le problème n'est pas réglé, créant une source d'anxiété inconsciente.


En acceptant de vivre l'expérience de l'émotion, tout ne se résout pas comme par magie - loin de là. Mais au moins, nous savons ce qui se passe en nous. Nous savons comment réagir, nous savons à quoi nous attendre. Et finalement, cette connaissance de soi devient rassurante et réduit le terrain propice à l'anxiété.


Et le déménagement dans tout ça ?


Avec tous ces outils nouvellement acquis, ce fameux déménagement qui approchait s'est-il passé dans la sérénité ? Ces efforts m'ont-ils permis de traverser ce cap plus calmement?


C'est ce que je vous raconterai dans mon prochain article...


Si mon histoire vous parle, si vous vous êtes reconnu dans ces lignes, n'hésitez pas à me le faire savoir en commentaire. Vos retours et vos témoignages nourrissent cette aventure de partage et de libération de la parole sur un sujet qui stigmatise encore trop de personnes.


 
 
 

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