Bonjour et bienvenue sur ce quatrième épisode du « Journal d’une agoraphobe ».
Un blog pour anxieux, accompagnants d’anxieux et mesdames messieurs les psychologues ou psychologues en devenir. Je témoigne pour vous de mon expérience d’ancienne agoraphobe. En témoignant j’espère contribuer à une certaine libération de la parole sur un sujet qui stigmatise bien trop de personnes.
La semaine dernière nous avons parlé de mon premier contact avec le corps médical suite à ma première attaque de panique. Totalement ignorante de tout ce qui touche de près ou de loin à la santé mentale, en pleine attaque de panique, j’aggrave davantage mon cas en paniquant encore plus, persuadée que j’étais en train de faire une crise cardiaque ou un AVC. Médicalement le médecin a été irréprochable, mais humainement… franchement il ne m’a pas aidé…Il m’a prescrit du Lexomil sans expliquer la nature de la prescription… ni le pourquoi de cette prescription. Pourtant, les attaques de panique devraient être des phénomènes plutôt connus des médecins... Conclusion : avouons qu’il y a un sacré manque d'information et de sensibilisation autour de ce sujet, et le risque de rentrer chez soi sans réponse si on consulte un membre du corps médical qui n'est ni psychologue ni psychiatre est grand. Et pourtant c’est là que tellement de choses pourraient se jouer… alors n’ignorons plus ces sujets… parlons en !
Raison pour laquelle je témoigne et j’aborde avec vous cette semaine ma première rencontre avec ma psychologue.
Ma première attaque de panique est bien antérieure au Covid-19, donc bien avant la démocratisation des séances en visio… j’avoue qu’à l’époque la visio m’aurait bien arrangé…
Les consultations en visio n’étant pas pratiquées et étant dans l’impossibilité de sortir non accompagnée de mon domicile, il est pour moi nécessaire que le psychologue se situe dans un périmètre géographique qui se limite à… mon village. Ce n’est pas un critère de sélection pertinent mais il a le mérite d’être pragmatique. Coup de chance il y a un psychologue dans mon village qui est en mesure de me recevoir assez rapidement.
J’entre dans son cabinet, elle me demande ce qui m’amène, je lui raconte donc la scène de la poubelle. Pour ceux qui prennent ce blog en cours de route, vous pouvez relire la scène des poubelles au deuxième épisode. C’est pour résumer la scène qui m’a fait prendre conscience qu’il y avait un problème. Une fois que j’ai terminé de lui relater la scène, je lui rétorque : « et voilà comment tout a commencé ».
Suite à une heure de discussion, en une visite je comprends que ça a commencé bien avant. Tous les indices étaient présents… mais n’étant pas du tout sensibilisée à ces sujets de santé mentale, de phobies… je n’avais finalement aucune clef me permettant de prendre conscience que quelque chose se passait…
Et pourtant, trois éléments, ayant tous un lien avec ma voiture auraient dû m’alerter sur le fait que j’étais en train de réduire mon espace de liberté de manière assez drastique.
Le premier élément, c’est mon refus plus ou moins du jour au lendemain de prendre l’autoroute. Sous prétexte que je n’ai pas vu un passage à niveau et que je l’ai franchi in-extremis avant le passage du train avec pour prime une belle frayeur et un pare-brise défoncé par la barrière du passage en question, j’ai décidé de ne plus prendre l’autoroute. Le rapport entre le passage à niveau et l’autoroute est assez mince… mais effectivement c’est comme ça que j’ai géré les choses et durant des années j’ai emprunté uniquement les nationales. J’ai mis en place tout un système de carte mentale des routes me permettant de me rendre d’un point A à un point B sans devoir prendre l’autoroute, avec du recul il faut avouer que c’est une sacrée performance.
Le deuxième élément, c’est le refus de me rendre en ville en tant que conductrice de ma voiture... J’habitais un petit village et je prenais régulièrement ma voiture dans le but de me rendre en ville. Jusqu’au jour où en fin d’après midi, sans aucune raison valable, je suis saisie d’un malaise indescriptible au volant. Très anxieuse, je rentre tout de même chez moi, je me gare, mais c’est la dernière fois que j’ai utilisé ma voiture pour me rendre en ville. A partir de ce jour, mes déplacements en tant que conductrice se réduisent à l’enceinte de mon village.
Le troisième élément, c’est le refus de me rendre sur mon lieu de travail en voiture…. Mon bureau se situe dans le village dans lequel je réside… mais après le passage à niveau que des années auparavant je n’avais pas vu et que j’ai franchi in-extremis … J’effectue ce trajet depuis des années presque sans réfléchir jusqu’au jour, où je ne sais pour quelle raison, je me souviens qu’il y a un passage à niveau sur mon trajet. Quand je dis je me souviens, ça veut en fait dire que c’est une information qui prend la quasi totalité de mon cerveau et que je passe en boucle dans ma tête toutes les solutions qui me permettraient d’éviter de passer par ce passage à niveau… une fois de plus au lieu d’affronter la problématique, je décide qu’aller au travail en bus c’est une bonne idée.
Je n’ai plus jamais repris ma voiture, je ne conduis plus.
Voilà comment j’ai progressivement réduit mon périmètre de liberté... En une séance avec la psychologue je prends conscience que finalement cela fait des années que j’ai un problème pour franchir les portails…
Pour ceux qui lisent le « Journal d’une agoraphobe » pour la première fois, je fais référence à un portail parce que ma première attaque de panique s’est déroulée devant un portail que finalement, tétanisée par cette crise, je n’ai pas réussi à franchir.
Avec tout ce que la psychologue a réussi à me faire dire en une heure, je sors assez confiante et optimiste de son cabinet.
Mais il est tout de même important de dire que j’ai eu beaucoup de chance, j’ai trouvé une psychologue qui me convenait alors que le seul critère de sélection que j’ai utilisé, c’est le périmètre géographique… Je vous déconseille cette technique. Choisir un psychologue est une décision importante et il est important de prendre le temps de trouver le professionnel qui convient à vos besoins.
Voici quelques conseils pour vous aider à choisir un psychologue :
La première chose à faire, c’est de déterminer vos besoins : Avant de choisir un psychologue, réfléchissez à ce que vous attendez de la thérapie. Quels sont les problèmes que vous souhaitez traiter ? Quels sont vos objectifs et vos attentes ? Dans ce cadre, il est important de se concentrer sur la spécialité du psychologue : thérapie cognitivo-comportementale, analyse, etc.
Faites des recherches : Renseignez-vous sur les différents psychologues de votre région. Vous pouvez consulter les annuaires en ligne, demander des recommandations à votre médecin traitant ou à des proches, ou encore consulter les sites web et réseaux sociaux des différents psychologues pour en savoir plus sur leur pratique et leurs spécialités. Nous avons vu il y a quelques secondes, qu’en fonction des besoins, la pratique et la spécialité du praticien est cruciale.
Vérifiez les qualifications et les certifications : très peu de personnes le font et c’est dommage : assurez-vous que le psychologue que vous choisissez est diplômé et possède une licence valide.
Avec internet et les réseaux sociaux, vous avez la possibilité de rentrer en contact avec plusieurs psychologues pour discuter de vos besoins et de vos attentes. Cela peut vous permettre, au travers de quelques messages de sélectionner le professionnel qui correspond le plus à vos attentes.
Une dernière chose, écoutez votre ressenti ! Lorsque vous rencontrez un psychologue, soyez attentif à votre ressenti. Est-ce que vous vous sentez à l'aise avec lui ? Certaines personnes attendent de l’empathie et de l’attention. D’autres personnes attendent que l’on soit plus directe avec elles. Quoi qu’il en soit, il est important de trouver un psychologue avec lequel vous vous sentez en confiance et en sécurité pour parler de vous, de vos problèmes.
Je donne ces conseils, mais pour être passée par là, je me rends bien compte que c’est plus compliqué que ça… une personne non sensibilisée à la santé mentale se retrouve face à un flou artistique sidéral…
Je me répète, mais dans l’idéal il serait judicieux que les urgences et les cabinets médicaux disposent de petites brochures succinctes expliquant les crises d’angoisses, les attaques de panique. Il serait également bien que cette brochure propose un récapitulatif des différences entres les types de thérapies existantes. C’est un document qui permettrait au patient et à son entourage un certain nombre de prises de conscience. C’est également un document qui permettrait au patient de prendre une décision éclairée sur son parcours de soin. Je suis certaine qu’une fois dans le cabinet d’un médecin, ce type de brochure serait rapidement en rupture de stock…
Ce type de brochure serait également un excellent outil pour aider le médecin à parler de santé mentale avec les patients qui en ont besoin.
Pour continuer à filer la métaphore de l’outil, nous allons parler bricolage. Toutes les bricoleuses et bricoleurs le savent, sans les bons outils les choses sont faites plus lentement et sans garantie de résultat. Et bien votre psychologue va constituer pour vous un outil dans le but de vous amener vers votre guérison… choisissez le avec soin !!!
Sur ces bonnes paroles, je vous souhaite une excellente fin de journée et je vous dis à très vite dans le prochain épisode du « journal d’une agoraphobe ». Une dernière chose tout de même avant de vous quitter, si vous pensez que ce podcast peut être utile à vous ou à l’un de vos proches, merci de noter cet épisode et de me laisser un petit commentaire.
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