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Comment se passe une première rencontre avec un psychologue ?

Dernière mise à jour : 4 déc. 2024






Bonjour et bienvenue sur ce quatrième article du « Journal d’une agoraphobe ».


Un blog et un podcast pour vous anxieux, accompagnants d’anxieux et mesdames messieurs les psychologues ou psychologues en devenir. Je témoigne pour vous de mon expérience d’ancienne agoraphobe. En témoignant, j’espère vous faire bénéficier de l’expérience de quelqu’un qui a essuyé un certain nombre de plâtres… genre les relations avec le corps médical, avec le corps paramédical... Je ne prétends pas du tout  soigner… ce n’est ni ma formation ni mon métier…  j’espère juste que mon humble expérience apporte d’une part quelques pistes pour un certain nombre d’entre vous et qu’elle contribue à une certaine libération de la parole sur un sujet qui stigmatise bien trop de personnes.


La semaine dernière nous avons abordé mon premier contact avec le corps médical suite à ma première attaque de panique. Totalement ignorante de tout ce qui touche de près ou de loin à la santé mentale, en pleine attaque de panique, j’aggrave davantage mon cas, persuadée que j’étais en train de faire une crise cardiaque ou un AVC. Médicalement le médecin a été irréprochable, mais humainement… franchement il ne m’a pas aidé…Il m’a prescrit du Lexomil sans expliquer la nature de sa prescription… ni le pourquoi de cette prescription. Pourtant, les attaques de panique devraient être des phénomènes plutôt connus des médecins...


Conclusion : avouons qu’il y a un sacré manque d'information et de sensibilisation autour de ce sujet, et le risque de rentrer chez soi sans réponse si on consulte un membre du corps médical qui n'est ni psychologue ni psychiatre est grand. Et pourtant c’est là que tellement de choses pourraient se jouer… alors n’ignorons plus ces sujets… parlons en !


Raison pour laquelle je témoigne et j’aborde avec vous cette semaine ma première rencontre avec ma psychologue.


Ma première attaque de panique est bien antérieure au Covid-19, donc bien avant la démocratisation des séances en visio… j’avoue qu’à l’époque la visio m’aurait bien arrangé…


Les consultations en visio n’étant pas pratiquées et étant dans l’impossibilité de sortir non accompagnée de mon domicile, il est pour moi nécessaire que le psychologue se situe dans un périmètre géographique qui se limite à… mon village. Ce n’est pas un critère de sélection pertinent mais il a le mérite d’être pragmatique dans ma situation. Coup de chance il y a un psychologue dans mon village qui est en mesure de me recevoir assez rapidement.


Première visite… J’entre dans son cabinet, elle me demande ce qui m’amène, je lui raconte donc la scène de la poubelle. Pour ceux qui prennent ce podcast en cours de route, vous pouvez écouter la scène des poubelles au deuxième épisode. C’est pour résumer ma première attaque de panique, événement qui m’a fait prendre conscience que j’avais un problème. Une fois que j’ai terminé de lui relater la scène, je lui rétorque : « et voilà comment tout a commencé ».


Suite à une heure de discussion, en une visite je comprends que ça a commencé bien avant. Tous les indices étaient présents… mais n’étant pas du tout sensibilisée à ces sujets de santé mentale, de phobies… je n’avais finalement aucune clef me permettant de prendre conscience que quelque chose se passait…


Et pourtant, trois éléments, ayant tous un lien avec ma voiture auraient dû m’alerter sur le fait que j’étais en train de réduire mon espace de liberté de manière assez drastique.


Le premier élément, c’est mon refus plus ou moins du jour au lendemain de prendre l’autoroute. Sous prétexte que je n’ai pas vu un passage à niveau et que je l’ai franchi in-extremis avant le passage du train avec pour prime une belle frayeur et un pare-brise défoncé par la barrière du passage en question, j’ai décidé de ne plus prendre l’autoroute. Le rapport entre le passage à niveau et l’autoroute est assez mince… mais effectivement c’est comme ça que j’ai géré les choses et durant  des années j’ai emprunté uniquement les nationales. J’ai mis en place tout un système de  carte mentale des routes me permettant de me rendre d’un point A à un point B sans devoir prendre l’autoroute, avec du recul il faut avouer que c’est une sacrée performance.


Le deuxième évènement, c’est le refus de me rendre en ville en tant que conductrice de ma voiture... J’habitais un petit village et je prenais régulièrement ma voiture dans le but de me rendre en ville. Jusqu’au jour où en fin d’après midi, sans aucune raison valable, je suis saisie d’un malaise indescriptible au volant. Très anxieuse, je rentre tout de même chez moi, je me gare, mais c’est la dernière fois que j’ai utilisé ma voiture pour me rendre en ville. A partir de ce jour, mes déplacements en tant que conductrice se réduisent à l’enceinte de mon village.


Le troisième élément, c’est le refus de me rendre sur mon lieu de travail en voiture…. Mon bureau se situe dans le village dans lequel je réside… mais après le passage à niveau que des années auparavant je n’avais pas vu et que j’ai franchi in-extremis … J’effectue ce trajet depuis des années presque sans réfléchir jusqu’au jour, où je ne sais pour quelle raison, je me souviens qu’il y a ce passage à niveau sur mon trajet. Quand je dis je me souviens, ça veut en fait dire que c’est une information qui prend la quasi totalité de mon cerveau et que je passe en boucle dans ma tête toutes les solutions qui me permettraient d’éviter de passer par ce passage à niveau… une fois de plus au lieu d’affronter la problématique, je décide qu’aller au travail en bus c’est une bonne idée.


Je n’ai plus jamais repris ma voiture depuis, je ne conduis plus.


Voilà comment j’ai progressivement réduit mon périmètre de liberté... En une séance avec la psychologue je  prends conscience que finalement cela fait des années que j’ai un problème pour franchir les portails…


Pour ceux qui écoutent le « Journal d’une agoraphobe » pour la première fois, je fais référence à un portail…mais il est en aucun cas ici question de science fiction… c’est uniquement parce que ma première attaque de panique s’est déroulée devant mon portail que finalement, tétanisée par cette crise, je n’ai pas réussi à franchir.


Avec tout ce que la psychologue a réussi à me faire dire en une heure, je sors assez confiante et optimiste de son cabinet.


Mais il est tout de même important de dire que j’ai eu beaucoup de chance, j’ai trouvé une psychologue qui me convenait alors que le seul critère de sélection que j’ai utilisé, c’est le périmètre géographique… Je vous déconseille cette technique. Votre psychologue va être pour vous un peu comme un outil … mieux vaut planter un clou avec un marteau plutôt qu’avec un tournevis… il faut donc prendre un peu de temps pour se renseigner.


Quand je dis prendre un peu de temps, je ne veux pas dire procrastiner sur le choix du psychologue, je veux juste dire prendre un laps de temps déterminé dans le but de se renseigner sur les différentes thérapies existantes et sur différents thérapeutes… Personnellement à l’époque pour moi une thérapie c’était une thérapie, genre le bon vieux stéréotype du divan… Et un thérapeute c’était un thérapeute… là aussi, bon vieux stéréotype… un thérapeute est une personne qui connaît Freud par cœur… qui va interpréter mes rêves…


J’étais à mille lieux d’imaginer la protéiformité des thérapies et des thérapeutes ! Et oui, il existe une multitude de types de thérapies et un multitudes de types de thérapeutes formés à ces différentes thérapies : la thérapie psychanalytique, la thérapie psychodynamique, la thérapie cognitivo-comportementale, la thérapie comportementale, la thérapie cognitive, la thérapie humaniste, la Gestalt-thérapie, la thérapie neuropsychologique, la thérapie systémique… et là non seulement j’en passe et des meilleurs mais en plus je simplifie… parce que… je dis la thérapie psychanalytique… mais en fait il en existe plusieurs… je dis la thérapie cognitive-Comportementale, mais en fait il en existe plusieurs…je dis la thérapie… je vais m’arrêter là, je pense que vous avez compris le concept !


Vous avez de la fièvre, vous allez voir un généraliste… vous avez un grain de beauté bizarre, vous allez voir un dermatologue, vous avez un problème gynécologique, vous allez voir un gynécologue… c’est assez simple. Mais si vous avec un problème de santé mentale ? Déjà on entend parler de psychiatres… de psychologues… Qui aller voir un psychiatre, un psychologue ? Et en plus il y toutes ces différentes thérapies…


Dans un premier temps, n’hésitez pas à posez des questions autours de vous, à vous renseigner sur Internet…


Mais je me répète, si on n’est pas bien, il ne faut pas attendre de trouver le praticien parfait… De toutes les façons, mis à part les abdos de Justin Bieber jeune… la perfection n’est pas de ce monde. Si vous n’êtes pas bien, prenez un rendez-vous avec un psychologue qui est en mesure de vous recevoir assez rapidement parce qu’il est important de mettre rapidement des mots sur une situation qui vous fait souffrir… attendre c’est un bon moyen pour enliser une situation… Dans l’éventualité où ce premier psychologue ne vous conviendrait pas totalement, dans l’éventualité où  l’alliance thérapeutique ne se fait pas, vous aurez la possibilité par la suite de changer de thérapeute et / ou de thérapie…


Nous avons tout de même de la chance, nous sommes dans l’ère du numérique et nous avons à notre disposition un certain nombre de forums, de sites officiels, de podcasts…   


Faites des recherches : renseignez-vous sur les différents psychologues de votre région. Vous pouvez consulter les annuaires en ligne, demander des recommandations à votre médecin traitant ou à des proches, ou encore consulter les sites web et réseaux sociaux des différents psychologues pour en savoir plus sur leur pratique et leurs spécialités. En fonction des besoins, la pratique et la spécialité du praticien est cruciale.


Autre chose… Je vais enfoncer une porte ouverte là, mais je préfère le dire : vérifiez les qualifications et les certifications : très peu de personnes le font et c’est dommage : assurez-vous que le psychologue que vous choisissez est diplômé et possède une licence valide.


Avec internet et les réseaux sociaux, vous avez la possibilité de rentrer en contact avec plusieurs psychologues pour discuter de vos besoins et de vos attentes. Cela peut vous permettre, au travers de quelques messages de sélectionner le professionnel qui correspond le plus à vos attentes.


Une dernière chose, écoutez votre ressenti ! Lorsque vous rencontrez un psychologue, soyez attentif à votre ressenti. Est-ce que vous vous sentez à l'aise avec lui ? Certaines personnes attendent de l’empathie et de l’attention. D’autres personnes attendent que l’on soit plus directe avec elles. Quoi qu’il en soit, il est important de trouver un psychologue avec lequel vous vous sentez en confiance et en sécurité pour parler de vous, de vos problèmes. L’alliance thérapeutique est un des éléments clef d’une thérapie !


Je donne ces conseils, mais pour être passée par là, je me rends bien compte que c’est plus compliqué que ça… une personne non sensibilisée à la santé mentale se retrouve face à un flou artistique sidéral…


Je ne suis pas thérapeute du tout, mais n’hésitez pas à me contacter si vous avez besoin d’éléments, j’ai en ma possession une liste d’ouvrages et de podcasts qui pourraient vous aider à effectuer votre sélection !


Je rêve que les urgences et les cabinets médicaux disposent de petites brochures succinctes expliquant les crises d’angoisses, les attaques de panique. Il serait également bien que cette brochure propose un récapitulatif des différences entres les types de thérapies existantes. C’est un document qui permettrait au patient et à son entourage un certain nombre de prises de conscience. C’est également un document qui permettrait au patient d’être un peu moins dans un flou artistique sidéral. Je suis certaine qu’une fois dans le cabinet d’un médecin, ce type de brochure serait rapidement en rupture de stock…


Ce type de brochure serait également un excellent outil pour aider le médecin à parler de santé mentale avec les patients qui en ont besoin.


Pour continuer à filer la métaphore de l’outil, nous allons parler bricolage. Toutes les bricoleuses et bricoleurs le savent, sans les bons outils les choses sont faites plus lentement et sans garantie de résultat. Et bien votre psychologue va constituer pour vous un outil dans le but de vous amener vers la guérison…


Sur ces mots, je vous souhaite une excellente fin de journée et je vous dis à très vite dans le prochain article du « journal d’une agoraphobe ». Un épisode où je commencerai à aborder le premier protocole de soins que j’ai suivi, ce protocole fait partie des TCC, c’est à dire des thérapies cognitives et comportementales.


Une dernière chose tout de même avant de vous quitter, si vous pensez que ce podcast peut être utile à vous ou à l’un de vos proches, merci de noter cet épisode et de le partager. Vous pouvez également me laisser un commentaire, je serais ravie de vous lire !


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