Santé mentale : et le protocole, il est où ?
- Le journal
- 21 mai
- 3 min de lecture
Bonjour, et bienvenue sur ce 46ᵉarticle du « Journal d’une agoraphobe ».

Aujourd’hui, j’ai eu envie de vous partager un moment de réflexion… ou plutôt, un moment de ras-le-bol.
"Je déménage dans six mois, et toujours aucun protocole de soins à l’horizon."
Dans six mois, je change de vie, je change de maison, je change de cadre… mais pas de cerveau. Et oui, il m’est toujours impossible de sortir de chez mois sans être accompagnée… sinon attaque de panique…
Vous savez ce qui me frappe ? Si j’avais un souci cardiaque, je sais exactement ce qu’il se passerait. Un rendez-vous chez un cardiologue, quelques examens, un diagnostic, un traitement… Boum. Une feuille de route. Un traitement… un plan…
Mais là ? Je suis dans un flou artistique total.
C’est simple : on me propose tout et son contraire. Hypnose, PNL, psychologues, psychiatres, coachs de vie, et ce week-end, cerise sur le gâteau, on m’a parlé d’acupuncture.
Attention, je ne dis pas que tout ça ne vaut rien. Je dis juste qu’il n’y a aucune garantie. Rien qui ressemble de près ou de loin à un vrai protocole.
C’est comme si on m’avait filé une boîte à outils, mais sans mode d’emploi. Et que chaque professionnel me disait : “Allez, essaye ça, on verra bien !”.
Ben non. Quand t’as une agoraphobie sévère, que tu fais des crises de panique en pensant à prendre le bus, et que tu sais que dans six mois tu vas habiter à des kilomètres de tout… “on verra bien” ça suffit pas.
Parce que le temps, lui, ne m’attend pas. Le chrono tourne. Et dans six mois, ma jolie petite routine sécurisante va voler en éclats. Fini le luxe de pouvoir aller bosser à pied. Fini la supérette au coin de la rue. À la place : un bus. Ou rien. Et aujourd’hui ? Je suis incapable de monter dans un bus sans sentir une crise d’angoisse pointer le bout de son nez.
Alors oui, je suis un peu en colère.
Parce que j’ai cette sensation que, pour les troubles psychiques, personne ne se sent vraiment responsable de t’amener vers une guérison… qu’il n’y a pas d’obligation de résultat. Et quand t’es déjà vulnérable, ça te donne juste l’impression de galérer toute seule, dans un labyrinthe de pseudo-solutions.
Je ne cherche pas à me plaindre. Je veux juste mettre des mots sur un ressenti que, je pense, beaucoup de personnes vivent. Ce sentiment que si tu avais une maladie rare et grave, tu serais peut-être mieux pris·e en charge que pour un trouble anxieux "banal".
Alors je continue, jour après jour, à avancer comme je peux. À fouiller, à tester, à espérer. Mais parfois, j’aimerais juste qu’un professionnel me regarde droit dans les yeux et me dise : “Voilà ce qu’on va faire. Voilà le plan. Tu n’es pas seule.”
Est-ce que vous aussi vous vous êtes déjà senti·e perdu·e face à votre santé mentale ? Est-ce que vous avez eu l’impression qu’on vous baladait de solution en solution, sans cap clair ?
Si vous souhaitez partager votre expérience, je serais vraiment ravie de vous lire. Parce que même si nos parcours sont différents, cette sensation d’errance, elle est souvent la même.
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Merci d’avoir pris le temps de me lire.
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