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Pourquoi les médecins et les psy ont autant de mal à coordonner leurs soins ?

Dernière mise à jour : il y a 4 jours


Bonjour et bienvenue sur ce neuvième article du « Journal d’une agoraphobe ».


Un blog pour vous anxieux, accompagnants d’anxieux et mesdames messieurs les psychologues ou psychologues en devenir. Je témoigne pour vous de mon expérience d’ancienne agoraphobe. En témoignant, j’espère vous faire bénéficier de l’expérience de quelqu’un qui a essuyé un certain nombre de plâtres… genre les relations avec le corps médical, avec le corps paramédical... Je ne prétends pas du tout  soigner… ce n’est ni ma formation ni mon métier…  j’espère juste que mon humble expérience apporte d’une part quelques pistes pour un certain nombre d’entre vous et qu’elle contribue à une certaine libération de la parole sur un sujet qui stigmatise bien trop de personnes.


Dans le dernier article, on m'a lancé un petit défi : faire un épisode comportant un nom cocktail dans le titre et pour faciliter les choses, lier ce titre au thème du podcast, c’est à dire le burn-out, les troubles anxieux, les crises d’angoisse, ou encore l’agoraphobie. Vous vous souvenez ? Eh bien, j'ai relevé le défi. C'était l'article "Virgin Mojito au bord de la piscine : la révélation", où j'expliquais comment j'ai compris que j’étais guérie. Si vous l'avez manqué, voici un lien vers cet article : https://www.lejournalduneagoraphobe.fr/post/virgin-mojito-au-bord-de-la-piscine-la-révélation !


Cet article défi, il n'était pas vraiment prévu au programme, mais je suis super contente de l'avoir fait. Pourquoi ? Parce grâce à ce bond dans temps, vous avez compris qu’à ce jour je suis guérie. Mais avant ma guérison complète il y a tout de même eu quelques périodes de rechute. Oui, vous savez, ce moment où, après avoir fait plein de progrès sur soi, on a l'impression de revenir à la case départ… le retour à la case départ, titre de l’article précédent l’article défi… voici un lien vers cet article : https://www.lejournalduneagoraphobe.fr/post/retour-à-la-case-départ.


Je dois avouer que j'avais un peu peur d'en parler, parce que je ne voulais pas plomber l'ambiance ou inquiéter ceux d'entre vous qui sont un peu plus sensibles. Mais voilà, je suis là pour vous dire que même après ces périodes compliquées, on peut s'en sortir.


Grâce à l'article défi, je me sens prête à partager cette expérience un peu sombre de ma maladie, sans culpabilité, parce qu'aujourd'hui, je vais bien et je suis guérie. Donc si vous ou quelqu'un que vous connaissez traverse une période de rechute, ne voyez pas ça comme une fatalité. C'est juste une étape sur le chemin de la guérison !


Alors, plongeons ensemble dans cette époque compliquée. Après avoir fait des progrès énormes, comme reprendre le bus et retrouver une certaine autonomie pour aller bosser… BAM ! Rechute. Et cette fois, c'était pire que jamais. Tout devenait une source d’angoisse, même rester seule à la maison. Mon trouble anxieux généralisé s’était étendu à toutes les situations possibles et inimaginables. Je me sentais incapable de faire face à quoi que ce soit, que ce soit dans une foule ou seule chez moi. Vous savez, cette impression constante que quelque chose de mauvais pourrait arriver à tout moment et que je serais dans l’incapacité d’y faire face seule...


LE CONCEPT DU TROUBLE ANXIEUX GÉNÉRALISÉ DANS TOUTE SA SPLENDEUR !!!


Ma psy est vraiment désolée pour moi et met l’accent sur la généralisation de mon angoisse… et sur le fait qu’aucun répit n’est possible pour moi dans cet état. Dans ce cadre elle essaie de me faire comprendre doucement que j’en étais arrivée à un point ou sans béquille il serait extrêmement  difficile de m’en sortir… si vous ne l’avez pas encore compris… elle entendait par béquille des antidépresseurs !!!


Bon, je dois avouer que j'avais pas mal de préjugés sur ces médocs, mais j’étais tellement au fond du trou que j’étais prête à tout essayer.


J’en profite pour rappeler ici qu’un psychologue n’est pas habilité à prescrire des antidépresseurs, seul un médecin est en mesure d’élaborer ce type d’ordonnance… Deux options s’offraient donc à moi : attendre plusieurs mois pour avoir un rendez vous avec un spécialiste, c’est à dire un psychiatre ou prendre un rendez-vous pour le lendemain avec mon médecin de famille, un généraliste. J’ai opté pour la deuxième option !


Opération toubib… c’est mon médecin de famille, il me connait depuis une dizaine d’années. Je me sens donc en confiance pour lui exposer mon état d’anxiété généralisée et ses symptômes. Je lui donne également le diagnostic de ma psychologue… Et là, surprise ! Il ne semble pas vraiment prêter attention au diagnostic de ma psy. Selon lui, j’ai juste un petit coup de mou et je n’ai pas besoin d’antidépresseurs. Résultat : une ordonnance pour trois mois de Stresam, un tranquillisant léger utilisé pour traiter les symptômes de l'anxiété.


La bonne nouvelle, c’est que cette ordonnance m’a été expliquée, et elle ne m’a pas coûté 70 euros, comme lors de ma visite à la permanence médicale après ma première attaque de panique (lien vers le récit épique de cette visite : https://www.lejournalduneagoraphobe.fr/post/ma-visite-aux-urgences-suite-à-ma-première-attaque-de-panique).


La mauvaise nouvelle, c’est que quand je retourne voir ma psy, elle est un peu perplexe face à cette ordonnance de Stresam. Je la sens même un peu démunie ! Mais bon, on n’avait pas vraiment le choix, il fallait faire avec !


Pourquoi je vous raconte tout ça ?


Parce qu’il y a des choses qui clochent sérieusement.


Premièrement, devoir attendre plusieurs mois pour avoir un rendez-vous avec un psychiatre. A l’époque je ne le savais pas, mais maintenant que le sais et je vous file le tuyau… ça peut servir… il existe des urgences psychiatriques, mais elles sont davantage là pour les personnes qui sont en crise et pouvant se retourner contre elles même… ce qui n’était absolument pas mon cas… Enfin voilà, vous le savez des urgences psychiatriques existent… je ne suis pas certaines qu’elles soient adaptées au trouble anxieux généralisé… mais elles existent !


Ensuite, mon généraliste… malgré ses compétences et sa bonne volonté, il faut avouer qu’il n’avait pas assez d’expérience en santé mentale pour vraiment comprendre ce que je vivais. Il n’a pas tenu compte du diagnostic de ma psy et à aucun moment, il n’a été question que ma psy et lui se parlent pour coordonner mes soins. C’est dingue, non ? Chacun son près carré et le patient au milieu pris entre les deux !


C’est le début d’une longue errance médicale…


Si vous, ou l’un de vos proches, êtes dans une situation similaire, ne faites pas la même erreur que moi. Demandez à ce que vos deux praticiens communiquent entre eux. Deux avis valent mieux qu’un !


Pour les psychologues qui m’écoutent : selon votre région, vous savez qu'il peut falloir plusieurs mois pour qu’un patient obtienne un rendez-vous avec un psychiatre. Il doit alors se tourner vers son médecin généraliste, qui peut ne pas être très à l’aise avec les antidépresseurs… et cela arrive bien plus souvent qu’on ne le croit ! Donc, avant de laisser votre patient dans l’inconnu, pensez à rédiger une lettre au médecin pour expliquer les raisons de votre recommandation… et pourquoi pas, si votre patient vous l’autorise lui passer un bref coup de fil !


Et pour les médecins généralistes : je sais que certains d’entre vous ne sont pas convaincus par les antidépresseurs, et c’est tout à fait votre droit. Mais quand un patient vient vous voir sous les conseils de son psy, c’est souvent un appel à l’aide. Prenez le temps de contacter le psychologue, car ce travail d’équipe est dans le meilleur intérêt de votre patient.


Voilà, on arrive à la fin de cet article. J’espère que ce partage d’expérience vous a été utile. Si vous vous trouvez dans une situation similaire, ne perdez pas courage. N’oubliez pas que vous n’êtes pas seul, et que demander de l’aide, insister pour que vos soignants se parlent et se coordonnent, ça peut vraiment faire la différence. C’est une étape essentielle, même si elle est parfois energivore. Pour les professionnels de santé qui nous écoutent, j’espère aussi que ce témoignage pourra vous inspirer à travailler ensemble, à mettre le bien-être de vos patients au premier plan.


Avant de se quitter, j'ai juste une petite requête : si cet article vous a aidé ou si vous aimez ce blog, pensez à vous inscrire à la newsletter.



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