Bullet journal, zéro action et 14 reports plus tard…
- Le journal
- 14 juil.
- 5 min de lecture
Bonjour et bienvenue dans ce 56ᵉ article du journal d’une agoraphobe !

Dans mon parcours de guérison de l'agoraphobie, j'ai découvert que certaines révélations arrivent de manière inattendue. Aujourd'hui, je souhaite partager avec vous une prise de conscience importante qui m'est venue grâce à... un simple carnet… un simple bullet journal…
Quand la théorie ne suffit plus
Dans l'article précédent de ce blog, je vous racontais à quel point je mettais toute mon énergie dans ce travail sur moi. Avec mon psychologue, des lectures, des exercices de cohérence cardiaque... j'avais sorti l'artillerie lourde. Et même si ça allait un peu mieux, il y avait un gros problème : je ne sortais toujours pas seule de chez moi.
J'allais mieux, soit... mais le fond du problème était toujours présent puisque finalement, je ne sortais toujours pas de chez moi. Alors oui, j'apprenais plein de choses sur moi-même – et franchement, c'était même un peu surprenant parfois – mais concrètement, impossible de mettre le nez dehors sans quelqu'un à mes côtés.
En d'autres termes : aucun problème avec la théorie, mais en ce qui concerne la pratique... on était loin du compte !
La peur de guérir : un tabou à briser
La semaine dernière, nous avons également évoqué une idée un peu dérangeante : et si cette résistance à sortir seule... c'était une peur de guérir ?
Parce que, soyons honnêtes, quand on est malade, les gens s'occupent de nous. Ils nous appellent, nous soutiennent. Et si je guéris... est-ce que je vais me retrouver toute seule ?
C'est dur à avouer, mais cette question, inconsciemment, je me la suis posée tous les jours.
C'est aussi pour ça que j'ai lancé ce podcast. Pour parler de ces choses qu'on n'ose pas dire, mais qui méritent d'être entendues. Parce que non, la guérison n'est pas linéaire.
On ne guérit pas d'un problème de santé mentale comme on guérit d'une grippe – avec un protocole bien rodé et trois jours de repos.
En ce qui concerne un problème de santé mentale, la guérison... c'est une sacrée montagne russe. On avance, puis on se rend compte (ou pas d'ailleurs) d'un nouveau point de résistance... et puis on stagne un peu avant d'avancer de nouveau.
Message aux proches : Si vous accompagnez quelqu'un qui va mal, si parfois vous perdez patience ou que vous ne comprenez pas... écoutez bien : ce n'est pas que la personne ne fait pas d'effort. C'est juste que certains blocages sont costauds. Ils demandent du temps. Et oui, c'est long pour vous. Mais c'est encore plus long pour la personne qui n'est pas bien, croyez-moi !
L'expérience du bullet journal : entre enthousiasme et réalité
Malgré mes difficultés persistantes, je ne baissais pas les bras. J'étais prête à tenter quelque chose de nouveau, et pour cela, je me suis acheté un bullet journal.
J'étais comme une gamine avec un carnet tout neuf ! Tous les matins, tous les soirs, j'y passais une vingtaine de minutes. J'étais à fond. J'organisais ma vie, je faisais des listes à n'en plus finir : séries à voir, films à regarder, livres à lire, pays à visiter... J'écrivais mes objectifs, mes sous-objectifs, mes "to-do lists" de la semaine... Bref, j'étais en mode architecte de ma vie.
Et franchement, j'adorais ce moment. J'en étais presque accro !
La révélation qui dérange
Sauf que... deux semaines plus tard, grosse claque. Je reprends mes listes... et là je réalise un truc pas glorieux du tout : tout ce qui n'était ni urgent, ni pour quelqu'un d'autre, eh bien... n'avait pas été fait.
Rien. Nada. Je passais du temps à planifier... mais pas à exécuter. Pas grand-chose en tout cas. Même pas 20 % de ce que j'écrivais. Et là, cerise sur le gâteau : je me rends compte que je déplace mes tâches non faites de jour en jour. Il y en a certaines que j'ai reportées quatorze fois. Oui, vous avez bien lu. Quatorze fois.
Mon premier réflexe ? Me juger. Sévèrement même. Me dire "Mais enfin, t'as que ça à faire et tu n'y arrives même pas ?". Puis, je me suis souvenue de mes lectures de développement personnel... j'ai compris qu'il ne servait à rien de m'auto-juger – c'est même assez contre-productif.
Changer de perspective : de l'auto-jugement à la compréhension
J'ai donc décidé de regarder les choses autrement. Et je me suis posée une question toute simple : Qu'est-ce que je peux apprendre de ça ?
Spoiler : la réponse ne m'a pas plu tout de suite. Parce qu'en réalité, cette procrastination, ce n'est pas nouveau chez moi. Ce truc de remettre au lendemain, je le traîne depuis... toujours ? J'ai souvent laissé de côté mes envies, mes projets, mes élans. Et je ne m'en rendais même pas compte.
Mais maintenant que je le Bullet journal avait mis cela en exergue, on peut se poser la question : Pourquoi je fais ça ?
J'ai regardé les tâches que j'avais reportées quatorze fois. Et là, révélation : elles avaient toutes un point commun. Elles me faisaient sortir de ma zone de confort. Ou alors... elles me demandaient une confiance en moi que je n'ai pas encore complètement.
L'exemple qui dit tout
Petit moment de vérité... et d'humour. L'autre jour, j'étais dans la voiture d'une copine, un vrai danger public au volant. Et vous savez quoi ? Même si je conduis mieux qu'elle, je préfère monter avec elle plutôt que de conduire. Pourquoi à votre avis ? Problème de confiance en moi...
Une prise de conscience libératrice
J'ai arrêté de me juger. Et j'ai commencé à comprendre. Oui, je procrastine. Mais pas parce que je suis paresseuse ou parce que je suis un boulet. Je le fais quand une tâche me confronte à quelque chose qui me fait peur, ou qui me met en insécurité.
Et rien que de m'en rendre compte, ça change beaucoup de choses. C'est comme si j'avais mis le doigt sur mon propre mode de fonctionnement. Et ça, c'est une vraie prise de conscience.
Voilà comment je suis passée de l'auto-jugement à une certaine compréhension de la situation... oui j'ai procrastiné... j'ai procrastiné sur des choses qui me faisaient trop sortir de ma zone de confort ou sur des choses sur lesquelles je manquais de confiance en moi... c'est inconsciemment mon mode de fonctionnement... comme quoi on en apprend tous les jours, même sur soi-même !
L'importance de se connaître
Non, je ne vais pas vous faire le coup du "Connais-toi toi-même" de Socrate, mais... il faut avouer que ça fait réfléchir. Parce que si on ne connaît pas son mode de fonctionnement, comment peut-on espérer changer ? Et si justement, c'est ce manque de connaissance de soi qui nous fait retomber dans les mêmes schémas, encore et encore ?
Et maintenant que j'ai compris ça... est-ce que je vais arrêter de procrastiner ? Ahhh... ça, c'est une autre histoire !
En conclusion
Cette expérience m'a appris que parfois, nos "échecs" sont en réalité des révélateurs précieux. Ma procrastination n'était pas un défaut de caractère, mais un mécanisme de protection face à mes peurs et mon manque de confiance en moi.
Si vous vous reconnaissez dans cette histoire, sachez que vous n'êtes pas seul(e). La guérison, l'évolution personnelle, c'est un processus qui demande du temps, de la patience et beaucoup de bienveillance envers soi-même.
Et vous, avez-vous déjà découvert des aspects surprenants de votre fonctionnement ? N'hésitez pas à partager votre expérience en commentaire.
Pour écouter l'épisode complet de ce podcast, rendez-vous sur le lien ci-dessous. Et si ce contenu vous a touché, n'hésitez pas à le partager et à vous abonner à la newsletter pour ne manquer aucun article du "Journal d'une agoraphobe".
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